Brassens s’invite au culte

Le 19 mai 2019, le pasteur François Dietz a conduit un culte empruntant quelques chansons de Georges Brassens. Les chansons ont été interprétées par Jean-David Humbert. Malheureusement l’enregistrement des chants a été défectueux, donc seulement le texte sera présenté,ainsi que les principales étapes de la célébration.

Introduction

Chanson L’antéchrist :

Je ne suis pas du tout l’antéchrist de service,
J’ai même pour Jésus et pour son sacrifice
Un brin d’admiration, soit dit sans ironie,
Car ce n’est sûrement pas une sinécure,
Non, que de se laisser cracher à la figure
Par la canaille et la racaille réunies.
Bien sûr, il est normal que la foule révère

Ce héros qui jadis partit pour aller faire
L’alpiniste avant l’heure en haut du Golgotha,
En portant sur l’épaule une croix accablante,
En méprisant l’insulte et le remonte-pente,
Et sans aucun bravo qui le réconfortât !
Bien sûr, autour du front, la couronne d’épines,
L’éponge trempée dans Dieu sait quelle bibine,
Et les clous enfoncés dans les pieds et les mains,

C’est très inconfortable et ça vous tarabuste,
Même si l’on est brave et si l’on est robuste,
Et si le paradis est au bout du chemin.
Bien sûr, mais il devait défendre son prestige,
Car il était le fils du ciel, l’enfant prodige,
Il était le Messie et ne l’ignorait pas.
Entre son père et lui, c’était l’accord tacite :
Tu montes sur la croix et je te ressuscite !
On meurt de confiance avec un tel papa.
Il a donné sa vie sans doute mais son zèle
Avait une portée quasi universelle
Qui rendait le supplice un peu moins douloureux.
Il savait que, dans chaque église, il serait tête
D’affiche et qu’il aurait son portrait en vedette,
Entouré des élus, des saints, des bienheureux.
En se sacrifiant, il sauvait tous les hommes.
Du moins le croyait-il ! Au point où nous en sommes,

On peut considérer qu’il s’est fichu dedans.
Le jeu, si j’ose dire, en valait la chandelle.
Bon nombre de chrétiens et même d’infidèles,
Pour un but aussi noble, en feraient tout autant.
Cela dit je ne suis pas l’antéchrist de service.

Confession des péchés

Chanson L’auvergnat :

Elle est à toi cette chanson, Toi l’Auvergnat qui, sans façon,
M’as donné quatre bouts de bois Quand dans ma vie il faisait froid.
Toi qui m’as donné du feu quand Les croquantes et les croquants,
Tous les gens bien intentionnés, M’avaient fermé la porte au nez.
Ce n’était rien qu’un feu de bois, Mais il m’avait chauffé le corps,
Et dans mon âme il brûle encore À la manière d’un feu de joie.

Toi l’Auvergnat, quand tu mourras, Quand le croque-mort t’emportera,
Qu’il te conduise à travers ciel Au père éternel.

Elle est à toi cette chanson, Toi l’hôtesse qui, sans façon,
M’as donné quatre bouts de pain Quand dans ma vie il faisait faim.
Toi qui m’ouvris ta huche quand Les croquantes et les croquants,
Tous les gens bien intentionnés, S’amusaient à me voir jeûner.
Ce n’était rien qu’un peu de pain, Mais il m’avait chauffé le corps,
Et dans mon âme il brûle encore À la manière d’un grand festin.

Toi l’hôtesse, quand tu mourras, Quand le croque-mort t’emportera,
Qu’il te conduise à travers ciel Au père éternel.

Elle est à toi cette chanson, Toi l’étranger qui, sans façon,
D’un air malheureux m’as souri Lorsque les gendarmes m’ont pris.
Toi qui n’as pas applaudi quand Les croquantes et les croquants,
Tous les gens bien intentionnés, Riaient de me voir emmené.
Ce n’était rien qu’un peu de miel, Mais il m’avait chauffé le corps,
Et dans mon âme il brûle encore À la manière d’un grand soleil.

Toi l’étranger, quand tu mourras, Quand le croque-mort t’emportera,
Qu’il te conduise à travers ciel
Au père éternel.

Pardon

Chanson Les quatre bacheliers :

Nous étions quatre bacheliers
Sans vergogne,
La vraie crème des écoliers,
Des ecoliers.

Pour offrir aux filles des fleurs,
Sans vergogne,
Nous nous fîmes un peu voleurs,
Un peu voleurs.

Les sycophantes du pays,
Sans vergogne,
Aux gendarmes nous ont trahis,
Nous ont trahis.

Et l’on vit quatre bacheliers
Advertisements

Sans vergogne,
Qu’on emmène, les mains liées,
Les mains liées.

On fit venir à la prison,
Sans vergogne,
Les parents des mauvais garçons,
Mauvais garçons.

Les trois premiers pères, les trois,
Sans vergogne,
En perdirent tout leur sang-froid,
Tout leur sang-froid.

Comme un seul ils ont déclaré,
Sans vergogne,
Qu’on les avait déshonorée,
Déshonorés.

Comme un seul ont dit ” C’est fini,
Sans vergogne,
Fils indigne, je te renie,
Je te renie. “

Le quatrième des parents,
Sans vergogne,
C’était le plus gros, le plus grand,
Le plus grand.

Quand il vint chercher son voleur
Sans vergogne,
On s’attendait à un malheur,
A un malheur.

Mais il n’a pas déclaré, non,
Sans vergogne,

Que l’on avait sali son nom,
Sali son nom.

Dans le silence on l’entendit,
Sans vergogne,
Qui lui disait : ” Bonjour, petit,
Bonjour petit. “

On le vit, on le croirait pas,
Sans vergogne,
Lui tendre sa blague à tabac,
Blague à tabac.

Je ne sais pas s’il eut raison,
Sans vergogne,
D’agir d’une telle façon,
Telle façon.

Mais je sais qu’un enfant perdu,
Sans vergogne,
A de la corde de pendu,
De pendu,

A de la chance quand il a,
Sans vergogne,
Un père de ce tonneau-là,
Ce tonneau-là.

Et si les chrétiens du pays,
Sans vergogne,
Jugent que cet homme a failli,
Homme a failli.

Ça laisse à penser que, pour eux,
Sans vergogne,
L’Evangile, c’est de l’hébreu

Prière

Poème Mourir pour des idées


Lecture et Prédication

Chanson La prière

Par le petit garçon qui meurt près de sa mère
Tandis que des enfants s’amusent au parterre ;
Et par l’oiseau blessé qui ne sait pas comment
Son aile tout à coup s’ensanglante et descend
Par la faim et la soif et le délire ardent :
Je vous salue, Marie.

Par les gosses battus par l’ivrogne qui rentre,
Par l’âne qui reçoit des coups de pied au ventre
Et par l’humiliation de l’innocent châtié,
Par la vierge vendue qu’on a déshabillée,
Par le fils dont la mère a été insultée :
Je vous salue, Marie.

Par la vieille qui, trébuchant sous trop de poids,
Advertisements

S’écrie : “Mon Dieu !” Par le malheureux dont les bras
Ne purent s’appuyer sur une amour humaine
Comme la Croix du Fils sur Simon de Cyrène ;
Par le cheval tombé sous le chariot qu’il traîne :
Je vous salue, Marie.

4 Par les quatre horizons qui crucifient le Monde,
Par tous ceux dont la chair se déchire ou succombe,
Par ceux qui sont sans pieds, par ceux qui sont sans mains,
Par le malade que l’on opère et qui geint
Et par le juste mis au rang des assassins :
Je vous salue, Marie.

5 Par la mère apprenant que son fils est guéri,
Par l’oiseau rappelant l’oiseau tombé du nid,
Par l’herbe qui a soif et recueille l’ondée,
Par le baiser perdu par l’amour redonné,
Et par le mendiant retrouvant sa monnaie :
Je vous salue, Marie.

6 Par l’âne et par le boeuf, par l’ombre de la paille,
Par la pauvresse à qui l’on dit qu’elle s’en aille,
Par les nativités qui n’auront sur leurs tombes
Que les bouquets de givre aux ailes de colombe,
Par la vertu qui lutte et celle qui succombe :
Je vous salue, Marie

Confession de foi

Facebooktwittermail

Commentaires fermés.