Culte de Pâques préparé par le pasteur François Dietz – 12 avril 2020-10h30

Vous avez le choix:

– soit en video

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Communiqué du Conseil d’Eglises chrétiennes en France lu par Hervé Gantz:

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– soit en déroulé

avec cantiques chantés par les pasteurs Marie-Pierre Van den Bossche, François Dietz et Hervé Gantz accompagnés par Julien Morel au piano et les annonces préparées par Philippe Sautter.

Musique d’entrée et de recueillement (Prélude en Do majeur de J.S. Bach:2ème livre du clavier tempéré).


Accueil
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Bienvenue à chacun d’entre vous en ce jour de Pâques que nous vivrons en communion, mais non rassemblés au temple. Nous le vivons avec joie et peut-être que ces conditions particulières nous feront découvrir ou redécouvrir la simplicité d’une joie, peut-être celle des femmes et des disciples devant la découverte du tombeau vide.

Ouverture 

 Il est ressuscité. Cette phrase se répète au sein de la communauté des proches de Jésus. Elle se répand vite, sans moyens techniques mais avec l’envie de dire que la mort n’a pas eu et n’aura jamais le dernier mot. Nous voici à notre tour rassemblés en ce matin de Pâques et c’est un jour de joie pour l’Église. Seigneur, donne-nous ton Esprit, qu’il se saisisse de chacun de nous, et nous saurons découvrir dans le monde les signes de ta présence. Qu’il bouscule notre façon de vivre et de penser, et avec lui nous ferons toutes choses nouvelles. Et avec lui, nous recevons ce matin la Grâce et la Paix.

 Répons  1   34/01-1 Le Sauveur est ressuscité, Alléluia, alléluia ! Qu’en lui s’égaie l’humanité, Alléluia, alléluia 

Louange

Pour tous ceux qui te donnent un visage en répandant ton amour dans le monde, Seigneur, nous te louons. Pour tous ceux qui te donnent des mains en luttant contre la souffrance, la faim, la pauvreté et l’isolement, Seigneur, nous te louons. Pour tous ceux qui te donnent une bouche en dénonçant la guerre et toutes les violences faites aux hommes, Seigneur, nous te louons. Pour tous ceux qui te donnent des yeux en admirant chaque preuve d’amour dans le cœur de l’homme, Seigneur, nous te louons. Pour tous ceux qui te donnent un cœur en accueillant les pauvres, les faibles, les exclus et les opprimés, Seigneur, nous te louons. Oui Seigneur vers Toi montent nos louanges pour ta présence qui fait ouvrir les tombeaux de nos espérances défaites.   Amen !

Cantique 34/11 Jésus sort de la tombe p. 448

Paroles

Confession du péché

Éternel, nous voulons te dire quelque chose, devant cet état du monde chaotique.  Te dire  notre désarroi quand nous découvrons que ce monde qui souffre est dû, non pas à ton courroux mais à son erreur, volontaire ou pas, d’avoir privilégié le profit au détriment de l’humain.  Pardonne-nous d’agir si naturellement comme si nos pensées et nos actes n’avaient pas de conséquence. Libère-nous de la culpabilité pour que ta présence et ton amour dynamisme deviennent notre joie et notre force.

Pardon

Le pardon que Dieu nous donne, nous l’entendons à travers un passage du livre du prophète Esaïe : « Quand les montagnes s’éloigneraient, quand les collines chancelleraient, ma fidélité envers toi ne s’éloignera point, et mon alliance de paix ne chancellera pas, dit le Seigneur, qui a compassion de toi ».  (Es 54,10).

Volonté de Dieu

Dans Mat 22, 36 : un pharisien demanda à Jésus : « Maître, quel est le grand commandement de la loi ? » Jésus répondit : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de tout ton être et de toute ton intelligence. C’est là le grand commandement, le premier. Un second cependant lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Jésus, en associant l’amour reçu de Dieu et l’amour vers le prochain donne sens à nos vies.

Répons  2 34/13-4 Gloire à toi qui nous rends vainqueurs, Qu’à ton nom tout genou fléchisse ! Alléluia, alléluia !

Et que la terre en ton honneur Pour t’adorer au ciel s’unisse !  Alléluia ! Alléluia, alléluia !

Prière

Notre Père, nous te prions de renouveler nos vies, de les rendre claires et belles sous la lumière de l’Évangile. Que ta Parole nous atteigne au plus secret de nous-mêmes, que ton amour emporte nos volontés défaillantes ou rebelles, que ta joie nous attende au terme des chemins semés d’obstacles et bordés de merveilles. Car tu es un Dieu de vie, et tu prends soin de tes enfants. Amen.

Lecture : Jean 20, 1-9

Cantique 34/15, 1 – 2 – 3 p. 452 Mon Rédempteur est vivant

Paroles

Prédication

La fête que nous célébrons ne tire pas seulement leçon de la nature qui comme chaque année sort du sommeil de l’hiver. A Pâques, nous disons que la vie que Dieu nous donne n’obéit pas seulement au cycle de la nature, mais qu’elle relève d’un miracle que Dieu opère en nous pour nous garantir une vie qui dépasse la mort. A Pâques, nous célébrons un événement de portée cosmique. Dieu a engagé l’humanité dans un mouvement qui relève de la vie éternelle. Nous renouvelons dans nos célébrations la certitude que Dieu a scellé un pacte de vie et d’espérance avec les êtres humains. La vie qu’il donne entre dans la durée et dépasse la mort, l’espérance nous charge de dynamisme et les croyants s’arment d’audace pour changer le monde maussade en terre habitable par Dieu et par les hommes et les femmes. Nous le découvrons ce matin avec Pierre et l’autre disciple qui se rendent ce matin au tombeau, et que nous essayons de suivre. Mais pour ceux qui comme moi ont quelques difficultés à être en pleine forme, nous avons la chance de les suivre à distance. Ne soyons pas essoufflés car cette course qui n’est ni un marathon ni un sprint nous emmène, malgré notre essoufflement vers la vie. Pourquoi ces deux-là courent-ils ? Où vont-ils alors qu’il ne fait pas encore jour ? Un bruit s’est fait entendre dans la nuit, une rumeur est parvenue jusqu’à eux : le tombeau qui avait été scellé est ouvert. Les voilà partis, l’un à la suite de l’autre, l’un devançant l’autre et l’autre, se faisant rattraper pour être devancé à son tour. Course de deux hommes qui cherchent à échapper à leur propre nuit. Deux hommes qui cherchent à comprendre l’incompréhensible. Leur course dans la nuit où on est entre rêve et réalité est aussi la nôtre. Nous allons, nous aussi, courir avec eux à la recherche de la vérité sur la vie, car le mort n’est plus là où il devait être. La mort est remise en question. Nous nous mettons à jouer avec les mots résurrection, vie éternelle, pour dire encore aujourd’hui, et aujourd’hui encore plus que jadis, nos interrogations sur le vrai sens de la mort et aussi pour nous interroger sur le sens de la vie et de la résurrection qui en fait partie. Ces deux hommes courent à la recherche de ce qu’ils ne savent pas formuler. Ils espèrent une réponse à une question qu’ils ne savent pas poser. Quand ils arrivent au tombeau, là où habite la mort, il n’y a plus de mort. L’un entre et l’autre n’entre pas. La situation est cependant la même pour l’un, comme pour l’autre. Le premier voit les bandelettes et n’entre pas et Simon qui le suit entre et voit les bandelettes. Il y a absence du mort aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du tombeau. Mais la mort n’a laissé aucune trace car tout y est bien rangé. Et voici qu’une idée nouvelle est en train de jaillir en eux, mais qui n’a pas encore pris forme. C’est cette idée qui nous rejoint, nous aussi, mais tout reste encore trop obscur dans notre entendement. Ce qu’ils considéraient comme une vérité absolue sur la mort semble ne plus l’être. Dieu est en train de visiter leur vie intérieure. Il emprunte les chemins de l’émotion et nos deux amis découvrent que la mort est une autre réalité que celle qu’on voit. Cette course qu’ils sont en train de faire dans le petit matin, c’est en fait une expérience intérieure qu’ils sont en train de vivre. Avec la mort de Jésus, il y eut comme un ensevelissement pour eux aussi. La vie à laquelle ils avaient adhéré, un Royaume hors de ce monde, cette utopie diront certains, s’en était allée. Mais parce que Jésus est le Christ, il est maintenant en train d’ouvrir pour eux un chemin vers cette autre vérité. Ainsi en est-il de nous tous en ce matin de Pâques. On est venu à l’Église quelle que soit sa forme, on a cliqué sur un lien qui est aujourd’hui le lieu de l’Église parce que l’on croit ce qu’on ne voit pas. On est venu, individuellement et ensemble pour conjuguer encore une fois tous ensemble ce même verbe croire : je crois, tu crois, nous croyons, … Telle sera la journée du croyant en ce jour-là : une commémoration du jour où on s’est mis à croire que la mort avait cessé d’être le terme de la vie. Comme le bien-aimé, nous sommes heureux de croire. Mais croire qui ? Ou croire quoi ou croire en quoi ou en qui ? La plupart du temps on n’en dit pas plus. On se contente d’affirmer que l’on croit ? Il est important de croire, dit-on, comme si le verbe croire était une fin en soi. Mais ce n’est sans doute pas suffisant, il faut faire encore un pas de plus. Le fait de croire pour le chrétien, correspond à une adhésion personnelle, à une vérité qui le dépasse. Mais de quelle vérité s’agit-il, d’autant plus que cette vérité peut en contenir plusieurs autres qui peuvent s’emboîter l’une dans l’autre, comme des poupées russes : « Je crois en Dieu, je crois à la vie après la mort, je crois à la résurrection de Jésus, je crois à sa propre résurrection, je crois à la vie éternelle. » Toutes ces affirmations se complètent et recouvrent les démarches intérieures de notre foi. Rejoignons nos deux hommes qui courent et continuons à mettre nos pas dans les leurs. Ils sont à la recherche d’un signe qui leur permettra de mettre des mots sur l’événement qu’ils sont en train de vivre et qu’ils n’ont toujours pas compris. Dans ce cheminement spirituel, s’opère un glissement qui va du visible vers l’invisible, car la foi va jaillir en eux. La foi va jaillir non pas à partir de ce qu’ils voient, puisqu’il n’y a rien à voir mais de ce qu’ils ne voient pas. Nous en sommes au même point. Les deux hommes qui courent dans la nuit sont dépassés par leur raison. S’ils se rendent à la tombe, c’est à la suite des propos d’une femme dont tout le monde dit ouvertement ou à voix basse qu’elle est dérangée.  A l’énoncé des paroles de Marie Madeleine l’espérance a fait surgir en eux comme une lumière dans leur nuit. Bousculant ce qui est rationnel en eux, ils se sont mis à espérer en quelque chose d’irrationnel. Et si l’impensable était vrai ? Ces deux hommes étaient certains que le Dieu de leurs Pères, le Dieu de Jésus, était maître de tout, qu’il avait tout pouvoir et qu’il pouvait faire surgir la vie là où la mort avait fait son œuvre. On avait beau le savoir, c’était quand même du jamais vu ! L’espérance faisait son chemin en eux et ils ne le savaient pas encore. Il y a des passages obligatoires sur le chemin de la foi. L’espérance en est un. C’est le moment où notre âme est travaillée à l’intérieur de nous-mêmes par une proposition que notre raison réfute, mais qui provoque un sursaut d’énergie en nous. Cette proposition se heurte à notre intelligence qui développe toute sorte d’arguments raisonnables pour nous dire que ça ne tient pas la route, que ça ne peut être vrai et que ça relève de l’absurde ou du rêve. Ceux qui vivent ce type d’expérience disent qu’ils sont ébranlés. Ils perçoivent déjà que la vérité sur toute chose se situe au-delà d’eux-mêmes, dans une réalité que Dieu seul peut rendre accessible. Le disciple que Jésus aimait en est là. Il est ébranlé, car il découvre que la vérité qu’il sent frémir en lui est de l’ordre de l’invisible, de la vie intérieure. En fait nous aimerions garder le contrôle de nos émotions, même de nos émotions religieuses et en limiter la portée. Mais nous ne sommes pas maîtres de la situation qui nous dépasse. Si notre raison a été ébranlée, si l’espérance nous a provoqués, si nous y avons pris de l’intérêt, c’est que cette puissance qui a surgi en nous et qui a bousculé notre manière de comprendre est à l’œuvre en nous. Elle ne nous lâchera pas. Mais, nous ne sommes pas encore arrivés au terme de notre course. Dieu, qui a mis tout cet émoi en éveil a l’intention d’aller encore plus loin et de venir réguler le cours de notre vie. Il désire habiter nos pensées et inspirer nos projets. Pour cela, il nous réserve encore, l’expérience d’un face-à-face personnel avec le ressuscité. Ainsi contrairement à ce qui est écrit, après cela les deux hommes n’ont pas fini leur course. Dieu, en la personne de Jésus, s’est imposé à eux, d’une manière personnelle, comme celui qui avait franchi le passage vers l’éternité et qui avait ouvert pour eux un chemin jusque-là ignoré. C’est alors qu’ils feront la rencontre du Ressuscité. Jésus viendra vers eux. Est-ce dans leur âme, est-ce dans une vision intérieure, est-ce dans la réalité de la vie, nul ne le sait. Mais il deviendra le compagnon invisible de leur vie et leur vie en sera changée. Amen

Musique (Invention N°6 de J.S. Bach)

Notre confession de la foi sera chantée avec le cantique   23/11 p. 278

Paroles

Sainte Cène

Aujourd’hui, nous ne communierons pas ensemble en présence du Christ. Ces conditions de confinement nous l’imposent. Vous avez dû remarquer sur cette table le pain et le vin de la Cène. Ce que nous pouvons par contre faire, c’est chanter A Toi la Gloire (34/18 p.456) qui est un cantique qu’habituellement nous chantons en ce jour.

Paroles

Annonces

Nous voulons aussi porter dans la prière les familles de personnes décédées ces derniers jours: Mme Nadine Amalric, la mère de Caroline Rouquier, le frère de Jean-François Viguié. Que la lumière du matin de Pâques puisse les accompagner sur leur chemin de deuil !

Un communiqué du Conseil d’Églises chrétiennes en France:( voir)

 

Offrande 

Vous pouvez faire un don en ligne (Grenoble) et pour ceux qui appartiennent à une autre Église (Voiron, Trièves-Matheysine) continuer à envoyer votre don aux trésoriers de vos Églises.

Seigneur, depuis notre plus tendre enfance nous avons acquis le réflexe de prendre; prendre le pain, prendre la nourriture et bien d’autres choses. Mais l’homme adulte doit aussi découvrir la joie de donner, la joie profonde qui est contenue dans le geste du don, don de ce qui nous appartient et don de nous-mêmes. Véritable conversion de nos vies sur les traces du Christ qui savait si bien donner sans rien réclamer en retour. Que notre offrande soit aujourd’hui encore une étape pleine de sens sur la joyeuse route du partage et du don. Amen

Intercession + Notre Père

Seigneur notre Dieu, en nous demeurent des pierres trop lourdes à rouler. Des pierres de rancune, d’orgueil, de convoitises et d’incrédulité. Elles ferment le tombeau de nos blessures secrètes, les cavernes obscures de nos souffrances cachées. S’il est vrai qu’au matin de Pâques la pierre a été roulée, viens maintenant ôter la pierre qui ferme notre cœur. Roule la pierre de nos tombeaux, que ta lumière transperce nos obscurités. Roule la pierre de nos maisons, que ton souffle balaye nos inquiétudes et nos timidités. Roule la pierre de nos peurs, que notre esprit s’ouvre à la confiance et la foi. Roule la pierre de notre indifférence et que notre cœur s’élargisse à l’accueil et à l’amour du prochain. Roule la pierre de nos enfermements, que notre marche nous conduise sur les chemins d’espérance. Roule la pierre de notre incrédulité, que la résurrection devienne la grande affaire de notre vie. Enfin, Seigneur notre Dieu, nous voulons te remettre toutes nos prières en t’adressant celle que Jésus, ton Fils mort et ressuscité nous a apprise. Notre Père ……..

Envoi-Bénédiction

Col 3, 1 – 4 (texte du jour)

La bénédiction que Dieu nous donne sera dite avec l’un des textes bibliques du jour :

Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Pensez aux réalités d’en haut, non à celles de la terre. En effet, vous êtes passés par la mort, et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu. Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire. Faites donc mourir en vous ce qui n’appartient qu’à la terre : débauche, impureté, passion, désir mauvais, et cette soif de posséder, qui est une idolâtrie.

Votre Dieu, le Dieu de votre vie, vous donne la paix.

Répons 3 34/10:3 Gloire au Seigneur ressuscité

Paroles

Musique finale (Début de l’Arabeske de Robert Schumann)

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